Le goût, tout simplement
Fils de boucher, formé auprès d’Alain Passard, Jérôme Banctel ou encore Frédéric Vardon, Maxime Lesobre appartient à cette génération de chefs pour qui la technique n’est jamais un artifice, mais un outil. Sa cuisine est lisible, précise, directe. Elle va à l’essentiel. Elle cherche le goût – pas la démonstration.
Ses plats, nourris d’exigence, s’attachent à faire vibrer chaque produit avec justesse. Poissons maturés pour révéler toute leur profondeur, sauces soyeuses et puissantes, vinaigres bien choisis pour amener de l’acidité, un éclat, une tension. Il aime aussi les mariages inattendus, mais toujours intelligents, toujours assumés. Un écrasé de pomme de terres marié aux algues et au caviar, entre rondeur et iode ; une lotte maturée comme un grand fromage accompagnée d'une triple sauce ou une truite locale travaillée en gravlax et réveillée par quelques pickles et une sauce herbacée et acidulée... Les saveurs sont franches, les assiettes élégantes. Et l’émotion, parfois, surgit là où on ne l’attendait pas.
L’expérience sucrée n’est pas en reste grâce à l’indéniable talent de la cheffe pâtissière Sae Hasegawa. Fine technicienne, elle surprend avec des desserts subtils où le légume se fait délicatesse, à l’image de son travail tout en nuance autour du panais ou du salsifis.