Le chef Mauro Colagreco, figure emblématique de la gastronomie durable, a récemment pris part à la 16e Conférence des Parties sur la biodiversité (COP16) à Cali, en Colombie, en tant qu'ambassadeur de bonne volonté pour l’UNESCO. Son engagement en faveur de la protection de la biodiversité et son plaidoyer pour une approche circulaire de l'alimentation soulignent l'importance cruciale de l'équilibre entre les écosystèmes et la sécurité alimentaire.
Ambassadeur de bonne volonté pour l'UNESCO
Depuis l'ouverture de son restaurant, le Mirazur, en 2006 à Menton, Mauro Colagreco a œuvré pour promouvoir une gastronomie respectueuse de l'environnement. Nommé ambassadeur de bonne volonté par Audrey Azoulay, Directrice générale de l'UNESCO, il a pour mission de sensibiliser le public aux enjeux de la biodiversité. Lors de la COP16, il a insisté sur le slogan de la conférence, "Paix avec la nature", en appelant à repenser notre manière de produire et de consommer des aliments.
Le chef défend une approche de la gastronomie qui s’inscrit dans une logique circulaire, estimant que les changements dans nos habitudes alimentaires peuvent mener à une transformation sociétale. Pour lui, il est possible de nourrir une population croissante sans détruire la planète. Il insiste sur la nécessité de valoriser la biodiversité, tout en proposant des solutions concrètes pour un avenir alimentaire durable.
Sa méthode repose sur cinq axes fondamentaux : la promotion de l'agriculture régénérative et de la pêche durable, l'encouragement à consommer des produits locaux et de saison, la réduction du gaspillage alimentaire, l'investissement dans la recherche et le développement, ainsi que l'éducation, notamment auprès des jeunes. En cultivant un jardin de cinq hectares en permaculture et en biodynamie au Mirazur, il prouve que la gastronomie peut rimer avec durabilité.
Un aspect majeur de l’engagement de Mauro Colagreco est son appel à l'éducation alimentaire des enfants. Il propose un programme, "Graines d’Avenir", visant à intégrer l'apprentissage sur l'alimentation durable et la biodiversité dans les écoles. Ce programme inclurait des modules éducatifs, des jardins scolaires, des ateliers culinaires et des projets interdisciplinaires qui relieraient la gastronomie à d'autres matières scolaires. Le chef souligne que l'éducation est la clé pour préparer les futures générations à faire des choix alimentaires éclairés.
Lors de la COP16, il a également organisé un dîner en collaboration avec le chef colombien Harry Sasson, mettant en avant des plats locaux à base de produits durables, tels que le maïs et le miel d'Amazonie. Ce dîner visait à promouvoir la biodiversité culinaire locale tout en sensibilisant les convives à l'importance de protéger les écosystèmes.
En parallèle, le chef a participé à la journée dédiée à l'alimentation (Food Day), où il a partagé sa vision lors d'une table ronde réunissant des acteurs majeurs du secteur alimentaire. Son message résonne fortement : "En choisissant ce que nous mangeons, nous choisissons le monde dans lequel nous souhaitons vivre." À travers ses actions et son engagement, Mauro Colagreco rappelle que la gastronomie a un rôle essentiel à jouer dans la préservation de notre planète.
